18/05/2024
On l’avait dit, 2023 c’était l’année du Siahvy à Gometz !
C’est un plaisir et une fierté d’inaugurer à vos côtés cette deuxième réalisation sur notre territoire en moins d’un an.
Le rû d’Angoulême et ce site du Baratage, c’est le lien entre 2 communes, Bures sur Yvette et Gometz le Châtel.
C’est le lien entre le plateau agricole, les coteaux boisés et la zone urbaine.
C’est le lien entre 2 époques, celle du dévoiement de l’Angoulême pour permettre la création d’un bassin de pisciculture pour le château de Montjay, avec un ouvrage maçonné, dégradé par le temps et devenu dangereux, et celle de la prise de conscience de l’impact délétère de notre développement incontrôlé sur la biodiversité et sur le climat.
Ce projet c’est le lien entre les enjeux de prévention des inondations, de renaturation d’un cours d’eau qui retrouve son lit originel, de création de zones humides propices à la biodiversité, dans une zone boisée, à proximité du viaduc des Fauvettes, particulièrement prisée par les randonneurs, les cyclistes, les grimpeurs, les traileurs, mais aussi les bivouaqueurs, les amoureux de la nature et les familles.
Nous avons tous conscience du délai bien trop long pour cette réalisation. Nous battons sans doute ici pas mal de records puisque ce projet remonte au début des années 2000, dans les suites d’une crue qui a marqué les mémoires, … presqu’un quart de siècle.
On a eu le temps de voir couler beaucoup d’eau et il a fait couler beaucoup d’encre, de salive et de paroles, plus ou moins houleuses, … a nécessité des acquisitions foncières, déclaration de projet, enquête publique, distraction du régime forestier sur Bures, déclassement d’Espace Boisé Classé sur Gometz, avant un reclassement, … a soulevé de nombreuses questions, hauteur de la nappe de Fontainebleau, protection contre des crues cinquantennale, trentennale, vingtennale …
Accordons-nous aujourd’hui autour cette belle réussite. Elle se double d’une très belle opportunité de compléter le niveau de protection contre les inondations grâce au rachat par le Siahvy de la parcelle en prairie en amont du viaduc, en bordure de l’Angoulême et de la zone agricole. Parions ensemble aujourd’hui que nous ne mettrons pas 20 ans pour y voir émerger une réalisation.
Les évènements météo de cet hiver nous l’ont rappelé douloureusement et ont, je l’espère, fini de convaincre ceux qui ne l’étaient pas encore. Les conséquences de l’artificialisation des sols et des phénomènes de ruissellement sont désastreuses. Elles nous mettent en face de nos responsabilités, et du travail qui reste à engager pour changer nos pratiques, envisager l’urbanisme différemment, accompagner l’évolution des pratiques agricoles, protéger ou recréer des zones humides, des haies, des fossés …
Nous l’avons encore constaté cet hiver, le rû d’Angoulême, alimenté par les terres agricoles du plateau, est capable de se transformer en quelques heures en torrent de montagne, la force de son débit a déjà impacté les nouvelles berges, la rivière reprend sa place naturellement.
Nous le constatons aujourd’hui, quelle magnifique note d’espoir de voir la nature reprendre si vite ses droits dans le bassin réouvert. La flore et la faune s’y sont réinstallées spontanément dès les premières semaines.
Nos remerciements vont aux financeurs, au SIAHVY bien-sûr pour son engagement malgré les vagues et les remous, à l’Agence de l’eau, aux services de l’Etat, au Département de l’Essonne, ainsi qu’aux entreprises pour leur adaptation et leur écoute.
Je n’oublie pas l’association VYF, véritable lanceur d’alerte historique sur notre territoire que je remercie pour sa ténacité et ses compétences, ainsi que notre élu Yann Hadj Saadi pour son suivi toujours précis et détaillé de ce beau chantier.
Merci à tous.
Lucie Sellem